Dimanche matin, comme Papa Poulet et 33 841 coureurs, j’ai pris le départ du Harmonie mutuelle semi-marathon de Paris (aka le semi de Paris).
Alors autant te dire que même si je faisais le lièvre pour Papa Poule, j’étais pas très sereine au regard de mes grosses performances footinguestes en janvier (24, 42 km) et février (52, 65 km, dont 14 pour l’intrailmuros).
Et je ne te parle même pas de l’hygiène de vie (gras-gras-manque de sommeil-alcool-sucre-alcool-stress-gras…).
J’ai donc TOUT misé sur la journée de samedi, pour espérer m’en sortir la tête haute : isotonique et eau à gogo (l’hydratation c’est important) et des pâtes (oui…oui…j’ai été faible et j’ai mis du beurre ET du comté râpé).
Au point où j’en étais, dimanche matin j’ai petit-déjeuné 2 heures avant le départ, tant pis pour les sacro-saintes 3 heures!
Pour la tenue, je fais tout en couleur à défaut de savoir vraiment que privilégier (manches courtes? short? corsaire?), vu que l’icône de la météo soleil/nuage/pluie me laisse perplexe.
Je retrouve Papa Poule et zou direction le départ.
Papa Poule est tellement relax qu’il s’offre un petit café au comptoir avant de rentrer dans le sas!
La météo est assez clémente et le temps que nous poireautons dans notre sas et nos sacs poubelles – et tout le reste du parcours – nous n’avons aucune goutte.
Sans surprise il y a du monde mais, bien que ce soit la première fois que le départ se fasse à Austerlitz, l’organisation est assez fluide.
Le départ est donné et nous attaquons.
L’objectif de Papa Poule : 2 heures (quand j’aurai fait 17 fois le semi de Paris et que j’aurai 30 ans de plus, ça me semblera pas mal).
Sur les 5 premiers kilomètres, nous tournons autour de 5’58. Cela s’annonce donc conforme aux attentes (reste à les tenir).
Au niveau du ravito, je dis à Papa Poule que je m’en charge ( = je prends de l’avance et me sers pour lui) et que l’on se retrouve à la sortie de la zone de ravito à gauche.
Pffff…autant quand je fais ça avec Maman Poule ça marche, autant avec Papa Poule, ça a été un four.
J’ai attendu…attendu…attendu…et puis j’ai constaté l’évidence : il était passé (il me confirmera plus tard qu’il m’avait vue mais, hein, ça ne lui est pas venu à l’esprit, en me voyant plantée à côté des poubelles à l’attendre sans bouger quand il passe, de me faire signe….).
Et vas-y comment ça va m’amuser de trouver un type habillé en bleu avec une casquette blanche (= 87% des coureurs)!
Je passe donc les 5 kilomètres suivants à sprinter, chargée comme un âne (bah oui, j’avais le ravito de Papa Poule…) tout en étant au téléphone avec le Poulet pour qu’il me renseigne avec le suivi live.
A ce moment, je pense que les autres coureurs m’ont détestée (sauf peut être celui à qui j’ai généreusement donné une de mes 3 bouteilles!).
Aux alentours du kilomètre 10 je retrouve Papa Poule, pas plus perturbé que ça.
Évidemment, je râle un peu (« Non mais vraiment, t’as pas dû resté à gauche comme convenu« , « Si je te dis que je t’attends à la sortie du ravito, la moindre des choses c’est de me faire signe quand tu passes« , blablablabla…).
Nous nous séparons une nouvelle fois quand je m’arrête pour aider une coureuse manifestement mal en point (sans être médecin, quelqu’un plié en 3 qui pleure en soufflant comme un phoque, n’est pas signe de bonne santé).
Ce qui me conduit à ouvrir deux parenthèses.
(A quel moment dans ta tête, tu te dis que faire du sport c’est aller jusqu’à te mettre mal? On parle de 21,182 kilomètres. Tu ne vas pas sauver une vie/découvrir le vaccin contre le cancer/stopper la faim dans le monde. A part ton ego, ça ne sert à rien – sauf à te ruiner la santé – de te mettre maaaaaaal)
(Sérieux les autres qui courraient, vous êtes pas Usain Bolt ou Eliud Kipchoge, ça vous coûte quoi de vous arrêter 30 secondes pour vous enquérir de l’état d’un autre coureur?)
Parenthèses refermées.
Il nous reste donc une dizaine de kilomètres. Et tout se passe bien (on ne se reperd pas et on passe avec succès le ravito du 15).
Je vois bien que Papa Poule commence un peu à ralentir, mais on tient quand même un bon rythme (autour des 6min/km).
Et puis voilà, c’est l’arrivée. On distingue l’arche. Je motive Papa Poule pour ne rien lâcher et même tenter un petit sprint.
Nous franchissons la ligne d’arrivée main dans la main, heureux (et fatigués, mais moins que la petite dame dernière nous!!), face au vent!
Rendez-vous pris en 2020 pour perfectionner la technique du ravito!